Rien ne se perd, tout se transforme

Ce concept a été initié à Copenhague. Trash cooking signifie littéralement « cuisine poubelle », une appellation peu glamour, mais qui s’entend surtout par la réutilisation des restes d’ingrédients en cuisine. Sa pratique comporte plusieurs avantages, tant sur le plan financier qu’environnemental.  

Le principe du trash cooking se base sur l’utilisation d’un produit dans son intégralité. On peut ainsi cuisiner des restes dans de nouvelles préparations, comme les épluchures de carottes, de pommes de terre ou de courgette qui deviendront des chips à déguster en apéritif. Ou encore la peau du poulet qui se transformera en un délicieux croustillant. Les abats et autres organes d’animaux ne sont pas en reste.  

Cette tendance contribue indéniablement à la protection de l’environnement. En effet, près d’un tiers d’aliments comestibles sont jetés à la poubelle, ce qui représente 30 % d’émission de gaz à effet de serre. La surconsommation en est la cause principale. La pulsion d’achat est telle qu’on préfère plutôt dépenser que réutiliser.  

Le trash cooking : en version gastronomique ou fast-food     

- Le chef Angel Léon en Espagne  

Angel Léon, chef étoilé et référencé au guide Michelin pratique l’art du trash cooking dans son restaurant Aponiente à Cadix. Cet amoureux de la mer a su transformer les rebus marins grâce à sa créativité. En Espagne, Angel Leon est considéré comme le maître incontesté du trash cooking, spécialité fruits de mer.  

Les parties du poisson qui auraient dû finir à la poubelle sont recyclées pour agrémenter les plats. Les écailles sont par exemple utilisées comme épaississant naturel pour les sauces, les têtes sont infusées avec divers légumes pour faire un délicieux bouillon. La peau du poisson est, quant à elle, transformée en chips.   ·        

- Le restaurant  Andrew Fairlie en Écosse  

Le restaurant Andrew Fairlie situé dans le grand hôtel Gleneagles près d'Auchterarder propose aussi une cuisine anti-gaspi originale. La viande de porc, spécialité de la maison, y est cuisinée à toutes les sauces. Les parties nobles sont délaissées pour faire honneur aux morceaux moins populaires. La queue du porc est par exemple cuite avec de vieux légumes, comme les carottes et les navets. Les os sont également réutilisés pour confectionner du bouillon de soupe.   Pour le restaurant, le trash cooking n’est pas seulement une tendance, mais un mode de vie qui se pratique à la fois pour le respect des animaux et des éleveurs.   ·        

- L’enseigne Burger & Wells à Lyon  

On retrouve également le trash cooking dans la restauration rapide. Pas besoin de partir à l’étranger, rendez-vous tout simplement au Burger & Wells à Lyon. L’enseigne tente de concilier fast-food et slow-food, et on adore le concept. On obtient donc des produits sains adaptés au fast-food, tout en respectant l’environnement en limitant les déchets. Pour vous faire une idée, vous pouvez goûter à son burger végétarien préparé avec des légumes récup’.  

Le trash cooking chez vous

Comment transformer les produits que vous avez l’habitude de jeter ? Les idées sont infinies, comme le pain rassis que vous pouvez recycler en chapelure pour vos gratins ou pudding. Vous pouvez aussi récupérer les fanes des carottes, des navets ou des radis pour créer de succulentes tartes salées ou du gaspacho. Les fruits très mures pourront, quant à eux, être transformés en compotes, en confitures ou en coulis.

Le trash cooking, c’est aussi du compostage. Vous pouvez utiliser les épluchures de légumes et les coquilles d’œufs comme engrais. Et pourquoi ne pas récupérer les graines de tomate ou de courge pour les replanter ?  

En somme, le trash cooking n’est pas difficile, tout le monde peut s’y mettre. Il suffit d’un peu d’imagination pour cuisiner les restes de viandes, de fruits et de légumes.