Un public bien précis

Les associations de défense des animaux auront sûrement en horreur cette tradition culinaire japonaise. Les cœurs sensibles ne supporteront pas de voir leur assiette ni une simple vidéo décrivant toute la procédure de préparation des animaux. Les végétariens crieront au scandale ! Et les palais occidentaux, sauf les plus curieux et ceux qui ont faim de découverte exotique, ne pourront avaler une bouchée, même en pensée des mets relevant de l’ikizukuri.

L’ikizukuri, véritable art gastronomique

Cette discipline gastronomique s’applique à tout animal vivant dans l’eau et qui est comestible : poissons (surtout la carpe), mollusques (notamment la poulpe), fruits de mer (en particulier le homard), batraciens… L’animal est préparé délicatement de manière à conserver sa tête, mais à lui débarrasser de sa peau et de ses arêtes (ou ses os dans le cas d’une grenouille). En plus de la tête, les nerfs et la chair sont préservés. La chair permet d’obtenir un filet et c’est ce filet que l’on déguste. Oui, vous l’avez compris, l’ikizykuri est une catégorie à part entière de sashimi caractérisé par un niveau de complexité élevé dans sa préparation ! Le spectacle dans l’assiette est juste hallucinant et impressionnant : on prélève les morceaux de filet sur le corps de l’animal dont la tête continue de bouger.

Le niveau supérieur

Les animaux sont élevés dans un aquarium. À chaque commande (c’est le client qui désigne le poisson qu’il souhaite consommer), le cuisinier en attrape un et le prépare. Les plus expérimentés réussissent à ne pas toucher aux points vitaux du poisson ainsi qu’à son cœur. Il en résulte qu’ils peuvent les remettre dans l’aquarium pour les achever plus tard en les utilisant comme ingrédient dans une soupe.