Les horaires restrictifs, ça ne plaît pas toujours

Le taux de chômage actuel dépasse la barre des 10%. Or les chercheurs d’emploi ne daignent même pas soumettre leur candidature auprès des restaurants. Première raison évoquée, les horaires. Le secteur de la restauration est censé rendre service au public. De ce fait, les emplois du temps des employés sont souvent chargés et les plages d’horaires nocturnes sont incontournables, y compris le week-end et les jours fériés.

Selon les propos du Président de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie à Toulouse, Jean-Philippe Deschamps, les conditions de travail des employés du secteur ont été améliorées. Les employeurs sont plus rigoureux et respectent davantage les 39 heures hebdomadaires prévues. En outre, le salaire varie entre 1 600 et 1 700 € pour les jeunes ayant en poche un CEP ou un Bac Pro et qui rejoignent le rang des professionnels. D’autres établissements ont même choisi de fermer le dimanche. Mais cela n’a pas résolu le problème...

Problème de sécurité et de logement

En plus de ces horaires, le problème de logement est également déploré par le personnel des établissements de restauration. Étant donné qu’il faut quelquefois travailler jusque tard dans la nuit, les jeunes hésitent à se lancer dans ce secteur. La sécurité n’est plus du tout garantie, et rentrer en pleine nuit chez soi n’est pas évident.

La France n’est pas la seule concernée

Cette pénurie de candidats dans le secteur gastronomique et celui de la restauration n’existe pas qu’en France. D’autres pays peinent à recruter dans le domaine, pour ne citer que l’Espagne, l’Italie, les États-Unis ou encore le Canada. Cela est valable aussi bien dans les restaurants gastronomiques que dans les brasseries. Bref, une pénurie qui frappe les métiers de salle ainsi que tous les secteurs de la collectivité.

Une tendance vers l’autonomie

Les jeunes sortants des instituts culinaires préfèrent s’installer à leur propre compte après leur formation, et quelques années derrière les fourneaux. De plus, ils optent plutôt pour la restauration rapide et la bistronomie étant donné que cela nécessite peu de fonds à investir. Avec cette option, ils peuvent prétendre à leur indépendance, et surtout être leur propre patron, n’avoir aucun compte à rendre à autrui.

Un manque de formation

Tout comme les établissements de restauration, les collectivités souffrent aussi de ce manque de personnel. Autre raison évoquée, la formation requise pour devenir employée dans le domaine de la restauration. Que ce soit dans les maisons de retraite, dans les prisons, les hôpitaux, les établissements cantiniers scolaires et les cantines d’entreprises, un diplôme est demandé. Un CAP cuisine, un CAP restaurant, un bac pro s’obtiennent dans des établissements professionnels qui, malheureusement, ne sont pas toujours accessibles à tous. Faute de formation, ceux qui souhaitent se reconvertir ont du mal à s’adapter.