Restauration: pas de crise, mais peu de candidats intéressés
Tomas
il y a 6 ans
À la veille de l’ouverture de la saison estivale dans le secteur de la restauration, les gérants ont du mal à trouver les futurs collaborateurs qui vont étoffer leur personnel. Un secteur pas du tout attrayant malgré le nombre de demandeurs d’emploi actuellement en France ?
© Pixabay
Les horaires restrictifs, ça ne plaît pas
toujours
Le taux de chômage actuel dépasse la barre
des 10%. Or les chercheurs d’emploi ne daignent même pas soumettre leur
candidature auprès des restaurants. Première raison évoquée, les horaires. Le
secteur de la restauration est censé rendre service au public. De ce fait, les
emplois du temps des employés sont souvent chargés et les plages d’horaires
nocturnes sont incontournables, y compris le week-end et les jours fériés.
Selon les propos du Président de l’Union
des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie à Toulouse, Jean-Philippe
Deschamps, les conditions de travail des employés du secteur ont été
améliorées. Les employeurs sont plus rigoureux et respectent davantage les 39
heures hebdomadaires prévues. En outre, le salaire varie entre 1 600 et
1 700 € pour les jeunes ayant en poche un CEP ou un Bac Pro et qui
rejoignent le rang des professionnels. D’autres établissements ont même choisi
de fermer le dimanche. Mais cela n’a pas résolu le problème...
Problème de sécurité et de logement
En plus de ces horaires, le problème de
logement est également déploré par le personnel des établissements de
restauration. Étant donné qu’il faut quelquefois travailler jusque tard dans la
nuit, les jeunes hésitent à se lancer dans ce secteur. La sécurité n’est plus
du tout garantie, et rentrer en pleine nuit chez soi n’est pas évident.
La France n’est pas la seule concernée
Cette pénurie de candidats dans le
secteur gastronomique et celui de la restauration n’existe pas qu’en France.
D’autres pays peinent à recruter dans le domaine, pour ne citer que l’Espagne,
l’Italie, les États-Unis ou encore le Canada. Cela est valable aussi bien dans
les restaurants gastronomiques que dans les brasseries. Bref, une pénurie qui
frappe les métiers de salle ainsi que tous les secteurs de la collectivité.
Une tendance vers l’autonomie
Les jeunes sortants des instituts
culinaires préfèrent s’installer à leur propre compte après leur formation, et
quelques années derrière les fourneaux. De plus, ils optent plutôt pour la
restauration rapide et la bistronomie étant donné que cela nécessite peu de
fonds à investir. Avec cette option, ils peuvent prétendre à leur indépendance,
et surtout être leur propre patron, n’avoir aucun compte à rendre à autrui.
Un manque de formation
Tout comme les établissements de
restauration, les collectivités souffrent aussi de ce manque de personnel.
Autre raison évoquée, la formation requise pour devenir employée dans le
domaine de la restauration. Que ce soit dans les maisons de retraite, dans les
prisons, les hôpitaux, les établissements cantiniers scolaires et les cantines
d’entreprises, un diplôme est demandé. Un CAP cuisine, un CAP restaurant, un bac
pro s’obtiennent dans des établissements professionnels qui, malheureusement, ne
sont pas toujours accessibles à tous. Faute de formation, ceux qui souhaitent
se reconvertir ont du mal à s’adapter.