Voici un extrait de l’interview à partir des propos recueillis par Amélie Hierenstein : La crise financière a-t-elle une influence, positive ou négative, sur le mouvement Slow Food ?

Oui, je pense que cette crise financière sera ce qui nous donnera la force de changer, à condition que le mouvement Slow Food, mais aussi beaucoup d'autres mouvements écologiques et d'associations qui s'occupent d'alimentation, trouvent la force de changer de paradigme, de proposer de nouvelles idées. L'absence de crises est source de grands dommages pour le monde.

Quels sont les plus grands défis qui attendent le mouvement Slow Food dans les prochaines années ?

Je pense qu'être confronté à une politique au niveau mondial exige une capacité à comprendre les différences: par exemple, le monde a besoin de préserver des terres pour l'agriculture, pour sa souveraineté alimentaire. Ici en Italie, nous avons de grands problèmes parce que la terre a été bétonnée et nous avons de moins en moins d'espace agricole. Et en Afrique, il y a cette forme de néocolonialisme, le land grabing, qui enlève la terre aux Africains. Comme vous voyez, le problème est le même mais les solutions et les causes sont différentes. Le mouvement Slow Food doit se montrer capable de comprendre les différentes solutions et les différentes causes. Par ailleurs, pour Carlo Petrini, l’Afghanistan, la Libye, la Syrie, l’Irak et d’autres "... ont une agriculture extraordinaire, historique, avec des produits fabuleux. La guerre génère du désespoir mais elle peut aussi susciter de l'espoir pour tant de jeunes qui veulent travailler à la paix. Et dans n'importe quelle partie du monde, il n'y a pas de paix sans une bonne agriculture". Pour plus d'informations sur l'association, n'hésitez pas à visiter leur site.