J’ai 50 ans et j’aime les fast-foods
Tomas
il y a 9 ans
Jeudi 18 juin, le groupe NDP a publié les conclusions d’une étude sur le secteur de la restauration rapide. L’étude se base sur l’analyse des performances économiques de l’intégralité des branches de l’univers de la restauration depuis 2008. Découvrez avec ou-dejeuner les principaux points concernant la restauration rapide.
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Un secteur qui commence à subir la crise
La crise économique a frappé la France il y a sept ans. Face
au marasme, les Français se sont mis à économiser un maximum. Notamment, ils se
sont détournés de la restauration traditionnelle pour se rabattre sur la
restauration rapide où le ticket moyen est, de très loin, moins élevé. Puis, la
conjoncture économique tardant à s’améliorer, on a assisté à l’émergence de
nouvelles habitudes de consommation. En particulier, à partir de 2012, les
Français ont massivement opté pour les plats cuisinés à la maison. Cette
tendance a accéléré le déficit de visiteurs dans le secteur de la restauration
rapide. Conséquence, entre 2009 et 2014, les enseignes ont enregistré 130
millions de visites en moins. L’affluence générale dans les fast-foods s’est donc
progressivement ralentie depuis 2008. Toutefois, l’évolution chez les 50 ans et
plus va à contre-courant de cette tendance.
Un secteur de plus en plus prisé par les quinquagénaires
Entre 2008 et début 2015, le nombre de clients
(clientes) âgé (e) s de 50 ans et plus a augmenté de plus de 40 % dans les
établissements de
restauration rapide. Désormais, les individus de cette
tranche d’âge représentent 16 % de la clientèle du secteur, soit un client
sur six. Pour comparaison, la clientèle formant la tranche d’âge des 16-24 ans
ainsi que celle de 25-34 ans sont moins présentes, voire pas du tout présentes,
en fast-food et en restaurants à service rapide. Plusieurs raisons pourraient
expliquer cet engouement des quinquas, dont l’affectif : il faut savoir qu’ils
étaient encore en pleine adolescence ou encore jeune lorsque les fast-foods ont
commencé à fleurir au début des années 80. En fréquentant ces enseignes, ils
s’immergent de nouveau dans l’ambiance de leur jeunesse.
D’autres raisons
Les quinquagénaires disposent davantage de temps libre par
rapport aux 16-34 ans. D’ailleurs, ils se rendent dans ces établissements au déjeuner,
mais également en plein après-midi : 30 % des visites se font entre 12 h
et 18 h ! On comprend dès lors pourquoi McDo développe ses McCafé. Par
ailleurs, les quinquagénaires sont moins touchés que les jeunes par le chômage.
Et c’est sans compter sur leur pouvoir d’achat qui est plus élevé : ils se
permettent donc de déjeuner dehors. Enfin, ils sont attirés par l’aspect pratique,
mais aussi l’aspect fonctionnel d’un repas sur le pouce.
Changement dans les campagnes de communication
Les enseignes adoptent de nouvelles stratégies de communication.
Par exemple, parmi les personnages et figurants des affiches et campagnes vidéo
certains ont désormais des cheveux gris. Ainsi, les quinquagénaires apparaissent
dans les dernières publicités de
McDonald’s en compagnie de leurs
petits-enfants.
Les commandes en restaurant des quinquagénaires
Les quinquas font attention au contenu de leur assiette. Leur
commande de salades et de bouteilles d’eau est au-dessus de la moyenne constatée
en restauration rapide. Ils ne sont pas adeptes du burger traditionnel sauf s’il
est de qualité (haut de gamme et avec une garniture faite d’ingrédients sains).
Dans ces conditions, on n’a pas de mal à comprendre pourquoi de plus en plus d’enseignes
fonctionnant en indépendant élaborent une carte faite de plats sains.